Histoire
Le festival

Les Chorégies d’Orange, fondées en 1869, sont le plus ancien festival français. Elles se déroulent dans l'un des théâtres romains les mieux préservés au monde : le Théâtre antique d’Orange, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Construit au IIᵉ siècle, ce joyau de l’architecture romaine est célèbre pour son mur de scène de 37 mètres de haut sur 103 mètres de longueur, mais aussi pour son exceptionnelle conservation. Initialement dédié à des spectacles variés tels que des farces, des pantomimes et des exhibitions, le théâtre fut restauré au XIXᵉ siècle par des architectes aussi renommés que Caristie et Formigé. Aujourd'hui, il est reconnu pour son acoustique unique et son cadre majestueux.


Le nom "Chorégies" trouve ses origines dans le grec ancien chorège, désignant une figure chargée de financer les spectacles théâtraux et d’en assurer l’organisation. En Grèce antique, la chorégie représentait une liturgie culturelle permettant aux mécènes locaux de marquer leur prestige en soutenant les représentations. Au-delà de ce rôle, le chorège symbolise également l'art de réunir et d'organiser des chœurs, ce qui explique pleinement le choix du nom du festival.


Le Théâtre antique d'Orange, restauré et réhabilité à partir de 1825 sous l’impulsion de Prosper Mérimée et Augustin Caristie, témoigne de ce lien ancestral entre mécénat et spectacle. Au fil des décennies, des initiatives culturelles, notamment celles des Félibres, ont permis sa renaissance en tant que lieu privilégié pour des représentations classiques. Des tragédies grecques comme Œdipe-Roi (1888, 1894) et Antigone (1894), ainsi que des œuvres musicales comme Iphigénie en Tauride de Gluck (1900), ont connu un immense succès dans ce cadre incomparable. Aujourd’hui, le Théâtre d’Orange est un symbole de la préservation et de la valorisation du patrimoine antique en France.




C’est en 1869 que débutent Les « Fêtes romaines », ancêtres des Chorégies, avec une première représentation de l’opéra Joseph de Méhul, mais aussi la scène des Tombeaux de Roméo et Juliette de Vaccaï, et Les Triomphateurs, cantate d’Anthony Réal et G.-F. Imbert. Leur succès est tel que l'événement est de nouveau organisé en 1874, avec notamment la première représentation de l’opéra Norma à Orange à qui Montserrat Caballé offrira la postérité 100 ans plus tard, puis en 1886. Les premières Chorégies, sous l’égide de personnalités comme Gabriel Boissy, furent officiellement instituées en 1903, consolidant ainsi la ville comme un haut lieu culturel. L’opéra, le théâtre et la musique symphonique font des Chorégies un événement éclectique et novateur.



Ainsi, au fil de son histoire, le festival change plusieurs fois de nom, passant de « Fêtes romaines » à « Fête d’Art » puis « Représentation Nationale », avant d’adopter en 1903 l’appellation « Chorégies d’Orange ».


Durant les premières décennies du XXᵉ siècle, le festival gagne en envergure grâce à des collaborations prestigieuses avec la Comédie-Française et l’Opéra de Paris, attirant des artistes et spectateurs internationaux. Les tendances de l’époque montrent l’attrait pour les pièces classiques. La mythique Sarah Bernhardt y interprète Phèdre en 1903. Sa renommée est telle qu’elle fera descendre tout le système d’éclairage de l’Opéra de Paris. Fidèles à leur caractère populaire, les Chorégies d’Orange célèbrent le centenaire de la naissance de Frédéric Mistral en programmant, pour la première fois, Mireille de Gounod en 1930. Les aléas de l’Histoire, notamment les guerres mondiales, interrompent toutefois le festival pendant plusieurs décennies. Ce n’est qu'après la Seconde Guerre mondiale que les Chorégies renaissent véritablement, retrouvant leur vocation artistique et s’imposant sur la scène culturelle.


En 1971, sous l’impulsion du ministère de la Culture, les « Nouvelles Chorégies » d’Orange voient le jour. La programmation théâtrale est alors définitivement abandonnée au profit du Festival d’Avignon, les Chorégies se consacrant désormais exclusivement à l’art lyrique. Le Théâtre antique devient la scène idéale pour des productions de grande envergure, alliant la beauté du lieu à des mises en scène spectaculaires. La notoriété du festival repose sur la venue de chanteurs d’opéra de prestige, de chefs d’orchestre de renommée internationale et de metteurs en scène audacieux, qui ont fait résonner dans ses gradins les chefs-d’œuvre de Verdi à Puccini, en passant par Wagner, Bizet ou encore Mozart.


De 1981 à 2016, la direction du festival est confiée à Raymond Duffaut qui conforte le prestige et la renommée mondiale au Festival en attirant des artistes de premier plan. En 2016, la direction est reprise par Jean-Louis Grinda, qui introduit de nouvelles orientations artistiques, modernisant la programmation et élargissant l’audience du festival en y proposant une plus grande diversité de spectacles. Aujourd’hui, bien que le lyrique reste au cœur de son identité, ballets, ciné-concerts, jazz ou encore musiques actuelles viennent enrichir la programmation du Festival, captivant ainsi un public élargi et curieux.


Les Chorégies se distinguent par leur utilisation des nouvelles technologies. Les retransmissions télévisées et numériques permettent à un large public de découvrir cet événement unique. L’innovation s’invite dès 2014 à l’occasion des Carmina Burana, au cours desquels des visuels signés Philippe Druillet, légende de la bande dessinée, sont projetés et animés en relief sur le mur du Théâtre. France Télévision, depuis la création en 2011 de Musiques en fête diffusée chaque année, fait également régulièrement usage du vidéomapping.


Investies depuis les années 2000 dans des actions de médiation culturelle, les Chorégies d’Orange se démarquent également en rendant l’art accessible à tous, de la maternelle à la faculté ! Point d’orgue de cet engagement, Pop the Opera, permet, depuis 2017, de réunir et de faire vibrer plusieurs milliers de jeunes artistes, de la maternelle à l’université, sur la scène du Théâtre antique d’Orange.


Enfin, Les Chorégies d'Orange, organisées dans un théâtre antique millénaire, ont intégré une politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) pour protéger leur héritage et le transmettre aux générations futures, en renforçant des pratiques ancrées dans les domaines social, économique, territorial et environnemental. 


Ancrées dans un riche héritage culturel, les Chorégies d’Orange ne cessent d’évoluer. Bien plus qu’un festival, les Chorégies sont un lieu où tradition et modernité se conjuguent pour attirer un public international et offrir un festival d’émotions.

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